Social chic

Le projet s’inscrit dans le cadre du renouvellement urbain du quartier de la Grâce de Dieu (Z.U.P.) qui propose une redéfinition du partage de l’espace. Le paysage très ouvert, où la générosité des vides (esplanades, squares) était en rapport avec la taille des immeubles et où la notion d’espaces privatifs n’existait pas est révolu. Le principe général d’aménagement propose l’instauration de limites claires entre espace public et espace privé. Un nouveau maillage de rues permet une meilleure fluidité des trafics et évite les systèmes en impasse. Les nouveaux immeubles de logements s’inscrivent à l’alignement des rues dans un nouveau parcellaire. L’îlot, occupe une position privilégiée à l’angle de deux rues. Le bâtiment prend la forme d’une équerre s’alignant en retrait de 3 mètres au minimum par rapport aux voiries. Par sa volumétrie simple et l’usage d’une toiture-terrasse, le bâtiment s’intègre dans le quartier en respectant les caractéristiques architecturales, typologiques des constructions environnantes. Nous avons privilégié la recherche d’un plan qui valorise avant tout les logements et offre aux habitants un cadre de vie de qualité. L’exploitation des meilleures orientations pour la lumière et l’ensoleillement, le développement d’espaces extérieurs pour tous et la recherche d’une image simple et claire ont guidé notre travail. Identique sur les quatre premiers niveaux (du RDC à R+3), la façade sur rue révèle la simplicité et les qualités du plan : superposition rigoureuse des fonctions (séjours, cuisine), intimité des espaces de vie préservée par le creux des loggias, dilatation de l’espace intérieur des logements vers l’extérieur par les balcons. Le dernier étage est en retrait de 1,50 m, à l’aplomb du fond des loggias des étages inférieurs. L’expression de volumes fragmentés assure la transition vers le ciel. Coté cœur d’îlot, en contraste avec l’idée d’ouverture et d’épaisseur côté rue, nous privilégions des façades lisses et un ordonnancement simple des baies, répétant toujours la même fenêtre.

photos : Stéphane Chalmeau